Les élèves de CM2 de l école St-Germain de Bourgueil ont offert à leur maître M. Després une demi-journée comme soigneur au Bioparc de Doué la Fontaine. On lui à posé quelques questions et voici ses réponses.
Avez-vous eu peur des serpents ?
Non mais... j'avoue que ce n'est pas mon animal favori et je dois vraiment être mis en confiance par la personne (en l’occurrence Samuel le soigneur animalier du parc) qui me met dans les bras le serpent. Ce jour-là c'était une couleuvre américaine des blés qui est inoffensive. Hormis les passionnés de reptiles, nous sommes tous un peu pareil à avoir des a priori à enlever de nos esprits vis à vis de ces animaux à sang froid comme le toucher froid ou tiède (et pas gluant !), leur regard fixe à cause de leur paupière ou bien encore leur dangerosité (morsure). J'avoue que ce n'était pas une première pour l'avoir déjà fait dans un autre zoo avec un python et crois-moi là, c'était vraiment une très grande première ! Ce qui est sûr, c'est que je ne me lancerai pas dans l'élevage de serpents qui, actuellement, a le vent en poupe avec les NAC Nouveaux Animaux de Compagnie.
Vous êtes-vous occupé d'animaux aquatiques ou terrestres ?
Côté animaux aquatiques, je me suis occupé du nourrissage des manchots et des loutres en préparant leurs rations de poissons. Avec les manchots dans la grande volière, il y avait aussi les oiseaux à nourrir. Ce temps est un moment privilégié et surtout un temps d'observation important pour suivre d'un point de vue sanitaire ces animaux, remarquer l'isolement d'un animal, etc.. Côté animaux terrestres, c'était plutôt avec les grands fauves soit en sortie du matin comme le lion et les lionnes et le nettoyage de leurs paillasses de nuit soit en rentrée avec les panthères des neiges pour les nourrir. Pour ces animaux, les conditions de sécurité sont maximales car, si on les approche à quelques centimètres derrière les barreaux ils n'en demeurent pas moins des animaux sauvages. Vigilance, vigilance.
Le zoo est-il grand ?
A Doué, on parle plutôt de bioparc que de zoo qui, dans l'imaginaire collectif, rappelle parfois les cages d'enfermement des zoos du siècle dernier bien loin derrière nous heureusement ! Mais c'est vrai qu'il m'a paru grand avec environ une quinzaine d'hectares faite en grande partie le matin aux côtés du soigneur animalier et à nouveau l'après-midi car dans cette journée de "soigneur" le bio-parc de Doué la Fontaine propose l'après-midi la visite libre. Pour ceux qui ne connaissent pas cet endroit, le parc se situe dans d'anciennes carrières qui étaient à l'abandon en 1960 lorsque Louis Gay, le fondateur (nous sommes à la 4ème génération Gay), s'est lancé dans ce projet de réaménagement de ce terrain en friche dans une jungle de ronces et de clématites sauvages juste derrière chez lui. Parfois, on ne voit pas les animaux au premier regard et il faut les chercher des yeux dans cette nature luxuriante et... c'est très bien ainsi pour les animaux. Parfois au contraire, ils sont bien visibles dans de grands espaces creusés dans le falun comme pour les oiseaux de la grande volière ou les rhinocéros.
Avez-vous aimé votre journée de soigneur ?
Oh oui bien-sûr car c'est probablement - comme beaucoup de personnes passionnées d'animaux - un rêve d'enfant ! D'autant plus que vous côtoyez lors de cette journée des soigneurs passionnants et passionnés par l'esprit (actuel) de réintroduction d'espèces animales. Samuel, le soigneur qui m'a coaché, a sans conteste participé à la réussite de ma journée grâce à sa patience, sa passion et ses connaissances. Je n'oublie pas non plus tout le reste de l'équipe (jeune) de soigneurs que j'ai pu rencontrer lors de la curée des vautours, de la préparation des aliments dans les cuisines, de la sortie d'animaux ou bien encore des soins, etc...
Est-ce que c'est un métier qui vous aurait plu ?
Clairement : oui car c'est un métier à vocation. Ceci dit, il faut comme bien souvent, rencontrer la bonne personne au bon moment et au bon endroit. Et ce ne fut pas le cas pour moi si ce n'est d'avoir conservé le loisir d'élever quelques oiseaux exotiques. Mais soyons réaliste et pas naïfs car Il n'y a pas que l'observation et la nourriture au coeur du métier. Il y a du stress lorsque l'on voit toutes les consignes de sécurité avec les grands fauves entre autres sans oublier que le temps de travail le plus important reste consacré à l'hygiène et la propreté des lieux : des animaux en bonne santé qui se reproduisent sont avant tout des animaux bien nourris dans un biotope adapté dans d'excellentes conditions d'hygiène.
Propos recueillis par Juline R. 11 ans Benais